Ebook : "Kobo souhaite la TVA la plus basse possible" Michael Tamblyn

Ebook : «Kobo souhaite la TVA la plus basse possible» Michael Tamblyn.

  actualitte.com Le vendredi 11 avril 2014

Depuis son entrée sur le sol européen avec la bienveillance de la Fnac, Kobo a fait ses marques sur le continent, sur lequel il propose notamment son service d’autopublication Writing Life. À la Foire du Livre de Londres, le ecommerçant avait son stand, sensiblement similaire à celui du Salon du Livre de Paris. Nous avons profité de la présence du président de la société, Michael Tamblyn, pour l’interroger sur l’état du marché et les futurs développements.

(de notre envoyé à Londres) 

 L’Europe semble être devenue de plus en plus importante pour Kobo, qui semble avoir peu à peu réduit ses investissements sur le territoire américain, largement occupé par Amazon : « Les États-Unis sont un marché intéressant, parce qu’on y trouve la plus grande société de ecommerce, le plus grand fabriquant de matériel électronique, le plus puissant moteur de recherche, la plus grande chaîne de librairie, tous en compétition pour un certain nombre de lecteurs en numérique », détaille Michael Tamblyn.

 « La relation que nous avons créée avec l’American Booksellers Association, des libraires indépendants, nous a permis de toucher des clients bien spécifiques aux États-Unis, d’une manière que nos concurrents n’ont pas pu ou n’ont pas voulu adopter », ajoute-t-il. Kobo se poserait ainsi comme le revendeur «indépendant» ou «alternatif» aux États-Unis, pour attirer les lecteurs habitués des librairies et répugnés par Amazon. « Cette stratégie diffère d’autres pays, comme la France avec Fnac, le Royaume-Uni avec WH Smith, où nous pouvons atteindre plus de clients. »

 En France, un partenariat avec les libraires indépendants est évidemment envisagé, mais l’American Booksellers Association avait su rendre celui-ci possible en proposant tout un système et une logistique capable de mettre en place et de faire fonctionner un système de ventes avec Kobo. En attendant, la Fnac n’a plus l’exclusivité de la vente d’appareils Kobo, une stratégie établie avec la chaîne de magasins culturels, assure Tamblyn.

 « Cela a aussi profité à la Fnac : les ventes ont été ajoutées à ce que nous vendions déjà via la Fnac, et des lecteurs qui ne seraient pas entrés dans une librairie ont pu se rendre chez un revendeur d’électronique sans problème. Depuis l’ouverture à d’autres revendeurs, nous avons constaté une croissance dans les ventes de contenu aussi bien que d’appareils », explique-t-il.

Interrogé sur le taux de TVA appliqué sur le livre numérique en Europe, Michael Tamblyn ne cache pas que « Kobo aimerait le taux de TVA le plus bas possible. Nous aimerions que la Commission européenne considère de la même façon tous les types de supports pour la lecture. » Quant aux régulations imposées par la France sur le marché, elles semblent naturelles, et plutôt judicieuses, à une société née au Canada, pays très attaché à la notion d’exception culturelle lui aussi.

 Enfin, le service d’autopublication de Kobo, Writing Life, a pris un bon démarrage au Royaume-Uni, évidemment, mais aussi en France, « en tête pour la croissance dans les pays non anglophones ». L’outil évoluera prochainement, lâche à demi-mot Tamblyn, pour devenir une plateforme d’autopublication non limitée aux seules « fictions en noir et blanc ». Livres de cuisine, de photographie, guides de voyage, comics et autres joyeusetés devraient donc faire leur apparition sous peu…

Enfin, le président de Kobo nous expose un usage inattendu de la plateforme d’autopublication : « Des éditeurs traditionnels se sont emparés de l’outil pour créer leur livre numérique, parce que c’est plus simple que de le développer soi-même. Des petites maisons d’édition ont pu en profiter, et puisque nous avons toujours tenu à ne pas enfermer les lecteurs dans un système, l’EPUB peut être librement utilisé ailleurs. »

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