France : qui sont les lecteurs de BD, mangas et comics ?

France : qui sont les lecteurs de BD, mangas et comics ?

Antoine Oury –  / actualitte.com

Le Syndicat national de l’édition, en partenariat avec l’institut de sondages GfK, présente aujourd’hui les résultats de son étude consacrée aux clients et lecteurs de bandes dessinées, mangas et comics. Les premiers résultats avaient été présentés il y a quelques mois lors des Rencontres nationales de la librairie, mais l’étude complète permet d’affiner le portrait alors esquissé.

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Comics Superman Batman - Livre Paris 2016

(ActuaLitté, CC BY SA 2.0)

Pour cette seconde partie de l’étude, après les premiers traits esquissés des acheteurs et lecteurs de bandes dessinées, mangas et comics, GfK s’est concentré sur ces derniers en interrogeant 15.000 personnes, âgées de 10 ans et plus, qui sont censées représenter la population française, dont les réponses et données ont été rassemblées depuis 2013.

On compte 8,4 millions d’acheteurs de BD, mangas et comics, signale d’emblée l’étude, soit 15,5 % des Français et une hausse de 400.000 personnes depuis 2015. 16 % de ces acheteurs pratiquent aussi l’achat d’occasion, et 2 % seulement l’achat numérique. Un achat sur deux, comme pour l’ensemble du marché du livre, est réalisé pour autrui. En 2016, la bande dessinée représente 14 % du chiffre d’affaires de l’édition française, comme en 2015, contre 12 % en 2006.

Comme signalé il y a quelques mois, la bande dessinée patrimoniale (Tintin, Astérix, Lucky Luke, Boule et Bill, Blake et Mortimer…) n’a plus vraiment la cote et connaît un recul de 19 % dans les ventes. La cause n’est pas bien difficile à identifier et se trouve côté lectorat, avec un rajeunissement qui favorise les comics et mangas. Les comics connaissent ainsi une explosion des ventes avec une croissance de 275 % par rapport à 2007, mais représentent malgré tout 45 millions € seulement sur le marché, le plus petit segment.

Face aux comics, la BD patrimoniale reste à 51 millions €, la BD jeunesse atteint 64 millions € (en hausse de 78 % par rapport à 2007), le mangas 103 millions € (+ 3 %) et la BD de genre, dont les romans graphiques, 188 millions € (+ 15 %).

Nous expliquions, il y a quelques mois, que les lecteurs de bandes dessinées, mangas et comics allaient sauver la librairie : si ces trois secteurs connaissent une croissance de leurs ventes en grandes surfaces culturelles et sur Internet, la librairie tire en effet son épingle du jeu avec une forte croissance sur tous les genres.

Les acheteurs de BD, comics et mangas sont en moyenne plus jeunes (40,7 ans) que les acheteurs de livres (42,5 ans) et de littérature (43,9 ans), avec un pourcentage d’acheteuses plus faible (53 %) que dans les autres catégories (59 %).

10 ans de marché du livre, par GfK : quelle place pour la librairie ?

Les acheteurs de comics sont les plus jeunes (33,6 ans en moyenne) et 35 % d’entre eux sont des 15-29 ans, mais les plus dépensiers sont les lecteurs de mangas, avec 57 € par an par acheteur sur le segment, tandis que les acheteurs de BD franco-belges représentent toujours une majorité (6,9 millions d’acheteurs, contre 1,8 million pour le manga et 900.000 pour les comics).

Au sein de la population des gros acheteurs de bandes dessinées, mangas et comics (plus de 6 titres par), les différences d’achats entre les tranches d’âge s’estompent, remarque GfK. À l’inverse, les différents segments restent marqués par des profils particuliers, à l’exception de la BD patrimoniale, qui bénéficie encore d’acheteurs plus variés.

 

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Avec les lecteurs/acheteurs de littérature jeunesse, les amateurs de bandes dessinées, mangas et comics représentent le budget livres moyen annuel le plus important, estimé à 200 €, tandis que les acheteurs de littérature générale plafonnent à 160 €. Qui plus est, les amateurs de BD n’hésitent pas à dépenser pour d’autres segments de l’industrie du livre, tandis que l’inverse ne se vérifie pas.

 

L’étude remarque enfin quelques tendances, comme l’attrait particulier de la bande dessinée pour les 10-17 ans, qui se poursuit sur les 18-25 ans, en particulier chez les femmes. À voir si ces habitudes de lectures — et surtout d’achats, qui intéressent éditeurs et libraires — perdureront ensuite. Soulignons pour finir que l’étude de GfK se base sur un panel consommateurs, et que les portraits ainsi dessinés sont biaisés : les emprunts en bibliothèque et les achats d’occasion ne sont pas vraiment pris en compte dans le panorama final.

 

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