La durée de vie des livres mise à mal par l’écrasante nouveauté

La durée de vie des livres mise à mal par l’écrasante nouveauté

Nicolas Gary  / actualitte.com

2019 approche de sa fin, l’Italie comme d’autres territoires fait ses comptes. Dans l’industrie du livre, les données pèsent, alors que le pays fait face à de réelles difficultés : la culture de la lecture est un combat quotidien. Sur l’année passée, 1 famille sur 10 ne disposait pas d’un seul livre chez elle.

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La nouveauté, reine du marché

Avec 75.758 titres publiés, l’édition italienne affiche une croissance de 1,1 % en nombre d’ouvrages — 1,2 % pour les grands groupes, 1,7 % pour les moyennes entreprises et 3,3,% pour les petites. Et le marché s’emballe de plus en plus : 61,7 % de ces livres sont des nouveautés, contre 32,7 % des réimpressions.

Autrement dit, la course à la nouveauté, face à un fonds de catalogue qui résiste mal, entraine les maisons à poursuivre la hausse de la production. La longévité du livre, dans les points de vente, n’est donc plus assurée, pour laisser place à une importante rotation.

On pourra relativiser en soulignant qu’en 2018, pour la France, 82.313 ouvrages ont été imprimés, avec 67.942 nouveautés et/ou nouvelles éditions (chiffres ministère de la Culture).

Pour l’an passé, 1564 éditeurs ont été sollicités : 51,1 % d’entre eux ont publié 10 titres maximum, 33,8 % entre 11 et 50 parutions, et seuls 15,2 % ont fait paraître plus de 50 livres dans l’année. Ces derniers, qualifiés de grands éditeurs, représentent 79,4 % de la production du Bel Paese et près de 90 % des tirages effectués.

Des coûts plus importants pour les petits

Autre point significatif, le coût moyen de vente est passé de 19,65 € à 20,04 €. Ce sont les ouvrages des petits éditeurs qui accusent la plus importante hausse, 24,08 € en moyenne pour les grands formats, soit 2,04 € de plus qu’en 2017. Chez les grands éditeurs, elle reste de 26 centimes d’euros, avec 19,49 € en prix moyen. On comprend que les logiques de mutualisation des dépenses permettent aux grosses structures de bénéficier d’un avantage concurrentiel réel.

L’offre numérique présente une nette évolution elle aussi : elle passe de 20.000 ebooks en 2016 (soit 35,8 % de l’offre papier) à plus de 30.000 titres en 2018. Les genres les plus prisés restent les ouvrages d’aventures et les polars, à 82,1 %, suivis des textes sur l’informatique, 62,9 %, et les mathématiques, à 61,4 %.

Les sciences humaines, et plus précisément politique, société et économie représentent 56,1 % des envies des lecteurs. Pour la France, les livres numériques représentent 281.550 références, soit 13 % de mieux qu’en 2017.

La bibliothèque, parent pauvre…

Enfin, si la lecture pose toujours question, le nombre de lecteurs reste stable — bien que dans les faits, plusieurs observations s’imposent. En effet, en 2000, seuls 38,6 % de la population avaient lu un ouvrage, tendance qui s’est progressivement revue, jusqu’en 2010, pour atteindre 46,8 %, avant un nouveau recul.

En 2016, le nombre de lecteurs atteignait alors 40,6 %, le chiffre de 2001 — et depuis n’évolue pas des masses. On peut alors envisager qu’un réel travail puisse être mis en place, à travers le réseau des établissements de prêts : seuls 15,3 % des Italiens de 3 ans et plus se sont rendus dans une bibliothèque, soit 8,96 millions (au moins une visite dans l’année).

L’étude est à consulter et télécharger ci-dessous :  Link

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