Le paiement à laccès, solution pour les budgets universitaires ?

Le paiement à laccès, solution pour les budgets universitaires ?.

 actualitte.com Le lundi 17 novembre 2014

La Guilde des éditeurs indépendants rassemble 560 adhérents qui, ensemble, pèsent pour 500 millions $ de chiffre d’affaires. Autant dire que leur marché s’étend au-delà des frontières du royaume, et qu’ils doivent par conséquent s’adapter à des usages plutôt divers. Sur le marché américain, les éditeurs académiques rapportent que leurs clients institutionnels se sont éloignés de l’achat de catalogue, pour des paiements à l’accès.

Une modification fondamentale du mode d’accès aux publications, qui transforme radicalement les modèles économiques des éditeurs académiques, autrement dit de contenus scientifiques, techniques ou médicaux. La Guilde des éditeurs indépendants (Independent Publishers Guild, IPG), qui intervenait à Londres le 13 novembre dernier, a prévenu ses pairs : le changement est inévitable.

« La transition du livre papier au livre numérique ne s’est pas limitée à une simple conversion, comme nous le pensions naïvement il y a quelques années », a commencé Michael Zeoli, vice-président de YBP Library Services. « Les bibliothèques [américaines, NdR] abandonnent les décisions d’achats, et se tournent vers un paiement à l’accès, selon les usagers. »

En gros, cela signifie que les institutions rechignent à acheter des catalogues complets, souvent façonnés par les éditeurs eux-mêmes et très chers, pour se reposer sur les choix des usagers eux-mêmes : le catalogue des éditeurs est entièrement présenté, et l’achat des textes n’est effectif qu’au moment de l’accès.

« Rendre disponible tout le catalogue, et attendre que l’usager y accède n’est pas très bon du point de vue d’un éditeur », s’est-il inquiété. « Le retour sur investissement est beaucoup plus lent, et beaucoup plus épars. »

 Si ce mode d’accès oblige les éditeurs à revoir leur modèle économique, il semble plus intéressant pour les institutions. La semaine dernière, Rue89 attirait en effet l’attention sur les derniers accords passés entre Elsevier et l’État français, pour l’accès au catalogue de l’éditeur : dans cet accord, Elsevier impose certains titres, quand bien même leur pertinence n’est pas prouvée.

« Aucun titre considéré comme “Revue phare” (liste en annexe 5 du présent cahier) ne pourra être retiré du périmètre documentaire auxquels accèdent les abonnés. » (art. 6.2)

Certes, Elsevier n’est pas un éditeur indépendant, et imposer un tel modèle d’accès prendra du temps. Néanmoins, la solution pourrait permettre d’alléger les budgets (réduits) des universités de l’accès aux catalogues complets, même si la sélection et la recommandation reposent alors entièrement sur les usagers.