L’édition française a passé une année 2018 en demi-teinte

L’édition française a passé une année 2018 en demi-teinte

Antoine Oury / actualitte.com

L’édition française a passé une année 2018 en demi-teinte.

Le chiffre d’affaires des éditeurs français a connu une baisse de 4,38 % en 2018, passant de 2 792,3 millions € en 2017 à 2 670,1 millions €, révèle un rapport statistique du Syndicat national de l’édition qui prend en compte les données de 160 maisons d’édition. Les ventes de livres ont baissé, elles, de 4,88 % par rapport à 2017.

Livres divers

(photo d’illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Avec 419 millions d’exemplaires vendus en 2018, contre 430 millions en 2017, l’année passée fut en demi-teinte, pour l’édition française, en témoigne également le chiffre d’affaires cumulé des éditeurs, qui passe de 2 792,3 millions € en 2017 à 2 670,1 millions € en 2018, soit une baisse de 4,38 %.

Si la réforme scolaire avait fait de 2017 une bonne année pour l’édition, le Syndicat national de l’édition explique que « la rentrée littéraire n’a pas su pleinement rencontrer les attentes du public », tandis que les mouvements sociaux, la baisse des ventes dans les clubs de livres et du temps accordé à la lecture ont eux aussi pesé sur les résultats de l’année.

Si les ventes de livres expliquent la baisse du chiffre d’affaires des éditeurs, le SNE remarque que le produit
des cessions de droits, à l’inverse, est en hausse (+5,39 %), par rapport à 2017.

Plus de livres, des tirages moindres

La production éditoriale a légèrement augmenté en 2018 (+2 %). Elle est passée de 104.671 titres produits en 2017 à 106.799 titres en 2018. Précision de taille, toutefois : le nombre de nouveautés diminue (- 5,4 %), au bénéfice des réimpressions (en hausse de 8,2 %). La production en nombre d’exemplaires, elle, a baissé, passant de 522,8 à 505,4 millions d’exemplaires entre 2017 et 2018 : nouveautés ou réimpressions, le nombre d’exemplaires diminue.

Catégories : la littérature toujours en tête

Avec un chiffre d’affaires de 567,9 millions €, la littérature est le premier segment en valeur (22,5 % de parts de marché) de l’édition française. En 2018, ce secteur affiche toutefois une baisse de ses ventes en valeur de 5,7 % par rapport à 2017, en raison, notamment, d’une rentrée littéraire de septembre plutôt morne l’année passée. Certains genres de livres, comme les « feel good books » et les thrillers et polars, signés par des auteurs étrangers comme français, sauvent le bilan.

En 2018, le segment des sciences humaines et sociales, deuxième en valeur, représente un chiffre d’affaires de 368,6 millions €, presque stable (- 0,7 %) et aidé par l’activité soutenue de l’édition juridique.

L’édition jeunesse, troisième segment en valeur, retrouve des couleurs avec une hausse des ventes de 2,1 % en valeur et de 3,3 % en volume, pour un chiffre d’affaires de 347,6 millions €. « Cette vitalité est principalement due à la très belle performance du documentaire, sans doute porté par la volonté des parents d’éloigner les enfants des écrans et des fake news et par leur confiance dans les informations véhiculées par les livres », analyse le SNE.

Les livres pratiques, avec un chiffre d’affaires de 338,5 millions €, représentent un segment qui se place quatrième en valeur. Il est en légère hausse de 0,7 % en valeur et de 2,6 % en volume par rapport à 2017. Avec un chiffre d’affaires de 285,2 M€, le scolaire passe du second au cinquième segment en valeur et accuse une baisse de 24 % de son chiffre d’affaires, prévisible après une année de réforme des programmes.

La valeur du marché des bandes dessinées, comics et mangas s’élève à 276,2 millions €, portée par les ventes des comics et des mangas, tandis que la bande dessinée accuse un léger recul (- 0,4 %). Le secteur Documents, Actualités et Essais affiche une hausse des ventes de 6,1 %, grâce, notamment, aux ouvrages signés par des politiques ou aux essais et enquêtes diverses.

Viennent ensuite le livre d’art et les beaux-livres, les ouvrages de sciences, technique, médecine et gestion, ceux portant sur la religion et l’ésotérisme, devant les dictionnaires et encyclopédies, les cartes géographiques et les atlas, et enfin les ouvrages de documentation.

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