L'édition italienne en crise, le numérique en légère hausse

L’édition italienne en crise, le numérique en légère hausse.

 actualitte.com Le jeudi 09 octobre 2014

De Francfort : Chaque année, l’édition italienne profite de la Foire de Francfort pour établir un bilan de l’année passée, et fournir quelques prévisions pour la suivante. Les résultats présentés par Marco Polillo, président de l’association des éditeurs italiens (AIE) inquiètent les acteurs de l’édition dans la péninsule. Le numérique est en légère hausse, tout comme les ventes internationales, mais l’ambiance est globalement morose.

Histoire de commencer sur un point positif, Marco Polillo se félicite de la transition numérique de l’édition : 59 % des maisons d’édition sont actives sur le Web, 80,2 % des librairies indépendantes et 100 % des chaînes utilisent Internet pour communiquer avec leur distributeur, 12 % des ventes — seulement — sont réalisées dans une boutique en ligne…

Parallèlement, le format numérique constitue le seul secteur en hausse de l’édition italienne, avec 30.382 nouveaux titres publiés (+ 43 %), et une part de marché de 3 % en 2013, soit une hausse de 55,9 % depuis 2012. Le rapport note qu’en ajoutant les services des éditeurs sur le Web, particulièrement ceux des éditeurs scolaires et pédagogiques, la part de marché numérique atteint 8 %. Les ventes pour la même période représentent 40 millions € de chiffre d’affaires. Les ventes de droits à l’étranger sont également en hausse (+ 7,3 %), comme l’export de livres imprimés (+ 2,6 %).

« Les bonnes nouvelles s’arrêtent là », assure le rapport, avant de dérouler une liste de motifs d’inquiétude pour l’édition italienne. Le nombre de maisons d’édition est stable, avec 4534 sociétés ayant publié au moins un livre (- 1 % par rapport à 2012), mais la concentration est importante, puisque seulement 1 sur 4 (1187) a publié plus de 10 livres l’an dernier.

64.000 titres ont été publiés, au total, en 2013, avec moins de livres papier (- 4,1 %) et plus de numérique (+ 43 %). La production livresque aurait chuté de 4,1 % en 2013, d’après les chiffres de l’AIE, et de 9,1 % si l’on ajoute les titres pédagogiques. Ces derniers accusent le plus important recul, à 34,2 %. 813.000 titres sont disponibles sur le marché, et, en 4 ans, le numérique a fini par représenter 12 % de cette production totale.

Le chiffre d’affaires de l’édition italienne encaisse une baisse de 6,8 % par rapport à 2012, et se solde à 2,660 milliards €. Tous les genres sont concernés, à l’exception — désormais habituelle — des livres jeunesse et jeunes adultes : de la fiction (- 5,4 %) à la non-fiction (- 4,2 %), en passant par l’édition professionnelle (- 8,6 %) et les livres pratiques (- 13,2 % pour les manuels).

La grande nouvelle choc de la journée était le désamour des Italiens pour la lecture de livres imprimés, avec 1,6 million de lecteurs en moins pour 2013, et une tendance qui touche toutes les populations. Néanmoins, note le rapport, les lecteurs numériques sont un peu plus nombreux (+ 18,9 % par rapport à 2012). L’édition italienne a lancé une campagne pour obtenir un taux de TVA harmonisé à 4 % entre livre papier et numérique, probablement pour retrouver un peu des marges perdues avec le papier.

Pour les lieux d’achat, les librairies traditionnelles perdent des parts de marché, de 78,6 % en 2010 à 72,7 % en 2013, et cette tendance touche particulièrement les librairies indépendantes, qui laissent du terrain aux chaînes de librairies. Le ecommerce ne représente que 12 % des parts de marché.

Si les exports italiens sont en hausse, les traductions depuis les langues étrangères sont en baisse, passant de 23 % des publications totales en 2002-2003 à 17,9 % en 2013.

 

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