Universités : Springer offre un accès gratuit, pour tenter une sortie de crise

Universités : Springer offre un accès gratuit, pour tenter une sortie de crise

Nicolas Gary -/ actualitte.com/

Il n’aura fallu que quelques jours pour que la pression exercée sur l’éditeur Springer fasse basculer la tendance. Ce 29 mars, le consortium Couperin annonçait qu’aucun accord avec l’éditeur n’avait été trouvé. Les accès aux publications seraient en conséquence coupés. Mais pas bien longtemps.

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Magnus-Mat, CC BY 2.0

Le torchon avait brûlé entre les universités et l’éditeur Springer : le consortium Couperin n’étant pas parvenu à négocier pour les établissements un accord national, tout s’effondrait. Et l’éditeur avait promis : sans accord, plus d’accès aux parutions.

Dans une lettre ouverte, Couperin mettait alors le différend sur la place publique : « Les négociations ont abouti à une impasse, conséquence de la divergence d’approche économique entre l’éditeur et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. La recherche académique française a mandaté le consortium pour obtenir une diminution du prix du contrat d’abonnement. »

Le torchon a brûlé entre les universités et l’éditeur de revues Springer

Et de dénoncer par la même occasion la dérive des coûts pratiqués par l’éditeur, sous couvert de développement de l’open access.

Le CNRS en soutien à la cause de l’Open Access

Peu avant, le 26 mars, le CNRS avait également informé les chercheurs de la coupure des abonnements. En tant que membre de Couperin, le CNRS déplorait que la demande d’une baisse de 15 % du tarif des abonnements soit rejetée. « Couperin.org juge en effet inacceptable la dernière offre de Springer qui proposait une hausse de prix de 0 % en 2018, 0,75 % en 2019 et 1 % en 2020 pour l’offre dite “big deal” pour un bouquet de revues », indiquait le CNRS.

« Les prix des abonnements aux ressources électroniques, en hausse constante depuis vingt ans, génèrent des bénéfices importants pour les grands éditeurs scientifiques que sont Springer et Elsevier, alors même qu’une proportion non négligeable et croissante des articles publiés dans les revues concernées par les abonnements sont en accès libre. Le coût de cet accès pour ces articles est assumé par les auteurs ou leurs institutions et versé aux éditeurs. Pourquoi dès lors faire payer l’accès via l’abonnement quand l’éditeur a déjà été financé ? »

Machine arrière…

Mais voici que Springer décide de communiquer, pour finalement faire machine arrière. Dans un message diffusé ce jour, Springer Nature se dit « déçu par la décision de Couperin. Au cours des 14 derniers mois, nous avons répondu positivement à toutes les demandes du consortium Couperin de fournir approches et modèles alternatifs conçus pour répondre aux besoins de ses membres ».

L’éditeur aurait également tenu compte de la situation économique, dans sa dernière offre, qui ne proposait « pas d’augmentation en 2018. C’est avec regret que cette concession comme toutes les autres ont été jugées insuffisantes ».

Mais l’éditeur espère bien trouver une porte de sortie qui lui permette de garder la tête haute. Souhaitant garantir à la communauté scientifique en France un accès aux revues et aux contenus, l’éditeur revient sur ses sanctions.

Livres numériques dans les universités françaises :

pourquoi ça coince ?

« Par conséquent, comme demandé par Couperin, nous envisageons une autre proposition et pendant ce temps l’accès restera ouvert », explique Springer Nature. Et les négociations vont donc pouvoir reprendre, avec cette fois un atout majeur pour Couperin : être parvenu à faire plier Springer sur la question des accès. Et la possibilité de prendre tout son temps, pour obtenir gain de cause.

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